Préparatif

Habituellement décorée d’un bleu marial, Lourdes est depuis quelques jours aussi en jaune et blanc, les couleurs du Vatican, notamment sur le chemin qu’empruntera Benoît XVI de samedi à lundi. « C’est la première fois qu’un pape va parcourir le haut de notre ville, allant à l’église paroissiale, au logis de la famille Soubirous et à la chapelle de l’hôpital où Bernadette fit sa communion… », se réjouit une lourdaise. En effet, durant cette année jubilaire, hormis la grotte, trois des quatre étapes du 150ème anniversaire des apparitions se situent dans les rues de la ville. Déjà plus d’un million de pèlerins ont pérégriné en ces lieux, badge estampillé autour du cou. Environ 200 000 autres viendront en cette fin de semaine, et les routes seront toutes accessibles. Pas moins de 14 000 véhicules, dont 400 bus, sont attendus. Beaucoup arriveront très tôt dans la nuit de samedi à dimanche, particulièrement sur l’axe nord qui relie Tarbes et Lourdes. Des parkings sont aménagés partout où c’est possible, au plus près des sanctuaires. « Lourdes sera une ville ouverte, fluide, du 13 au 15 septembre», répètent à l’unisson l’évêque du diocèse et le préfet des Hautes-Pyrénées, désireux de voir affluer le maximum de personnes pour la principale messe du pape, dimanche prochain à 10h du matin. Fait exceptionnel: les pèlerins qui n’ont pas de chambres, les jeunes en particulier, pourront même dormir dans l’immense basilique souterraine qui contient 25 000 personnes. Un « camp Bernadette » est installé pour des centaines de bénévoles dans le parc du chalet épiscopal, coordonné par le général André Cousine. Les bonnes volontés s’y activent nuit et jour pour préparer les documents et les sacs pliants qui seront distribués aux pèlerins . 200 000 bouteilles d’eau, 400 sanitaires, 13 kilomètres de barrières: autant de chiffres qui donnent la mesure de l’évènement annoncé, dont le coût global est évalué à 1,8 millions d’euros. La salle de presse et ses installations pèsent largement dans ce budget avec 355 000 euros, sans négliger par exemple la sono-vidéo (232 000 euros), les podiums (128 000 euros), et tous les travaux montage ou de démontage (88 000 euros)… Côté liturgie 700 chasubles ont été confectionnées par l’équipe locale de « l’ouvroir », pour les prêtres et les évêques qui concélébreront avec le pape. Les 400 salariés permanents des sanctuaires sont mobilisés, affectés à des tâches multiples telles que l’accueil à la descente des cars, l’orientation des personnes vers les carrés réservés par les diocèses… A j-5 Lourdes est toute prête pour Benoît XVI. Une inconnue logistique demeure cependant à propos du lundi matin 15 septembre, pour la seconde et dernière messe du pape, dédiée aux malades. Tout a été centré sur le dimanche, mais le mystère reste entier concernant le lendemain où, il est vrai, beaucoup moins de pèlerins sont prévus.